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What a glorious day !
5 avril 2008

"Guenièvre" de Nancy McKenzie

51CEKDWP6XL__AA240_Dans ce roman publié pour la première fois en 1994, l'américaine Nancy McKenzie nous livre une -énième- version romanesque du mythe arthurien. L'originalité de cette initiative réside dans le fait que le narrateur est Guenièvre elle-même. L'histoire se trouve ainsi revisitée par ce changement de point de vue : en bref, au lieu de batailles héroïques, le lecteur se farçit les crépages de chignons et les états d'âme d'une pauvre fille stérile et adepte de plans à trois.

J'exagère bien entendu. Il est vrai que sur certains points, ce roman peut déranger : Guenièvre est adulée par tous, elle est belle, intelligente et son côté garçon manqué ainsi que son caractère bien trempé forcent l'admiration. Et malgré tout cela, elle reste humble ! Pas possible ! Et c'est ça pendant tout le roman.
Autre défaut assez gênant : l'auteur la présente comme une féministe avant l'heure qui participe activement à la politique du Royaume et qui remet les hommes à leur place. Oui, mais tout au long du récit, Guenièvre s'empètre dans des situations impensables dont elle ne s'extrait jamais seule. Devinez qui vient à la rescousse ? Un preux chevalier servant bien évidemment. Un de ses -très nombreux- prétendants le plus souvent. A chaque fois, ce n'était pas de sa faute : une moue boudeuse plus tard, elle tire sa révérence, fière jusqu'au bout des ongles, et on lui dit qu'on l'aime. Mais non, elle est adulte et responsable puisque l'on vous dit que ce n'est pas de sa faute ! Et c'est ça pendant tout le roman.

Bon, j'arrête là.

Parce que malgré tout, Guenièvre reste un bon livre : si l'auteur ne prétend pas concurrencer un Balzac, ses talents de conteur sont indéniables et on est très vite emporté par le cours de l'histoire. J'aime beaucoup la façon dont elle revisite le mythe : de manière astucieuse, elle le tord à volonté afin d'arriver à ses fins.
Et puis, je pourrais le nier s'il le fallait, mais les histoires de reines et de preux chevaliers me font frémir, surtout quand elles sont bien racontées. Alors même si sur le fond certaines choses me dérangent, et bien tant pis, je retourne avec joie en enfance.

Encore un guilty pleasure que j'avoue, rougissante, avoir lu deux fois. Oui, je sais, c'est bon, 1200 pages fois deux font 2400. Si on prend l'hypothèse -absurde sans aucun doute- d'une minute par page, cela nous donne 40h de lecture de ce machin. Non, je ne suis pas très fière de moi sur ce coup-là.

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