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What a glorious day !
2 juillet 2008

"Hypérion 2" de Dan Simmons

hyperion2Hypérion 2 est la suite directe du premier, commenté ici. L'américain Dan Simmons continue donc tranquillement là où il s'était arrêté : le voyage continue pour nos sept compères qui, tour à tour, parlent d'eux et de leur lien avec la planète Hypérion. Une coupure très pertinente donc pour laquelle nous remercions chaleureusement Pocket.

Les réflexions de l'auteur, aussi poussées que celles déjà présentes dans le premier tome, agrémentent le récit déjà passablement alambiqué pour notre -mon ?- plus grand plaisir. En effet, Simmons explore encore d'autres thèmes chers à la science fiction : il aborde, avec un talent inégalé -selon ma maigre expérience de lectrice-, la problématique de l'intelligence artificielle ou celle relative à la civilisation -par le biais des Extros. D'autres sujets sont envisagés, moins évidents -tel le nationalisme- tandis que l'auteur approfondit celui de la religion par le biais, cette fois, de l'Eglise grichtèque qui émane bien évidemment de l'imagination de Simmons et qui, par son côté rocambolesque poussif, fait froid dans le dos. En tout point pédagogue, l'auteur, tout au long du récit, s'interroge de manière courtoise et toujours pertinente sur ces quelques grands thèmes.

Une petite chose par ailleurs m'a quelque peu ennuyé mais je ne chipoterai pas outre-mesure car le problème s'était déjà posé lors du premier tome : j'avais longuement insisté sur ce fâcheux contretemps qui, au final, s'est avéré désagréable lors de la lecture mais dont, fort curieusement, a posteriori, on ne se souvient plus. Il n'empêche que ce défaut subsiste ici : la qualité des récits des différents personnages est par trop inégale. Je n'ai absolument pas accroché avec celui de Sol, ce qui est fort dommage car c'est par celui-ci que débute cette deuxième partie. Du coup, il m'a bien fallu une semaine et demi pour ne serait-ce qu'entamer Hypérion 2, c'est dire. Plus violent et concret, le récit de Lamia est fort intéressant mais n'atteint pas celui du consul pour lequel l'auteur n'hésite pas à faire preuve d'une mélancolie rare dans laquelle je me suis plongée avec vivacité. Ce combat du personnage, si noble et déchirant ainsi que les questions qu'il sous-tend en font le récit le plus réussi d'Hypérion, par sa poésie charnelle d'une part et par sa grande maitrise émotionnelle d'autre part. Enfin, c'est chez le consul que, de manière proprement fabuleuse -et je pèse mes mots car cela est fait avec un talent à tomber à genoux-, les éléments du roman -les différents récits, celui, principal, du voyage et la matière qu'ils contiennent- se lient entre eux pour faire accéder le lecteur à la compréhension la plus aboutie possible qu'il puisse imaginer quant à l'univers mis en place par Simmons -dans lequel il va s'en dire que, à l'image de Star Wars au cinéma, son créateur pourrait écrire autant de romans qu'il souhaite tant Hypérion ne fait qu'effleurer l'univers et que celui-ci mériterait un développement bien plus prolixe.

J'insiste peut être mais c'est à ce moment là que le fait de diviser le roman en deux parties est le plus préjudiciable quand on a lu le premier tome il y a un mois -c'était mon cas- car, évidemment, on ne se rappelle pas de certains détails.
Bref, je vais encore faire preuve de mauvaise foi car je sais bien que c'est une série, mais ce final en forme de cliffhanger digne de la série Dallas est affligeant. J'émettrai d'ailleurs une critique plus générale : Hypérion est un roman bien trop court, on en redemande. La plupart des situations -notamment celle du consul qui me vient en premier lieu à l'esprit- auraient gagné en profondeur et en émotion si Simmons avait décidé de développer ces intrigues. Le bougre en est largement capable ; alors, pourquoi s'est il retenu ? Si quelqu'un résout cette énigme, je lui offre un paquet de Carambar.

En ce qui concerne, enfin, le style, rien à ajouter par rapport au premier tome : il est toujours aussi séduisant et supérieur. J'ai eu quelques difficultés de compréhension par rapport à certains détails techniques ou scientifiques -ce qui, à chaque fois, me fait rager- mais qui s'expliquent par ce que j'avançais dans la première chronique consacrée au premier tome, à savoir l'absence d'explications trop poussées par sauvegarder le naturel du récit. Je ne vous en veux pas, Dan.

Du grand Simmons et donc de la grande science fiction. La preuve, j'en redemande, je ne suis pas assez rassasiée. La voilà peut être la réponse à ma question précédente : à l'image d'un vilain scénariste de série télé, il ne donne pas ce que souhaite le lecteur-téléspectateur pour que celui-ci, sans cesse, revienne au tome-épisode suivant. La suite très rapidement, donc.

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