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What a glorious day !
31 juillet 2008

A la croisée des mondes 1 "Les Royaumes du Nord" de Philip Pullman

pullmanVoici le premier tome d'un des plus grands succès de la fantasy jeunesse, A la croisée des mondes. Rédigé par l'anglais Philip Pullman, publié -déjà- en 1995, Les Royaumes du Nord narre les aventures de Lyra, orpheline insouciamment élevée au sein du Jordan College à Oxford jusqu'au jour où des enfants de la ville sont enlevés par les mystérieux Enfourneurs.

Et dire que Les Royaumes du Nord est de la littérature jeunesse ! Certains auteurs de fantasy dite adulte doivent encore en rougir. Car l'univers parallèle mis en branle par Philip Pullman, bien qu'assez proche du notre -et c'est ce qui en donne toute sa saveur- est tout à fait inédit : j'aime beaucoup la petite touche début vingtième qui se dégage de ce monde. Cela donne au roman un aspect léger, presque enfantin, tout à fait agréable, du moins jusqu'au voyage dans le Nord.

L'intrigue, elle, est inégale et un brin naïve, mais tout à fait plausible et plaisante. Sa construction en trois parties est louable, le tout est amené de manière originale, mais il faut bien reconnaître que les deux premières parties sont très faibles par rapport à la troisième, bouquet final continu -notamment la grandiose dernière scène-, adulte et torturée. D'ailleurs, quand on y réfléchit, on se rend compte que, globalement, c'est ce fameux final qui sauve le tout. Si je continue la série, ce sera en grande partie de son fait. Mais pas seulement.

En ce qui concerne les personnages, ils sont globalement assez réussis. Même l'héroïne Lyra est plutôt sympathique en embobineuse  de première. Elle reste assez souvent agaçante mais cela est sans doute dû à son jeune âge. Par contre, Lord Asriel et, dans une moindre mesure Mme Coulter sont franchement fascinants. Ces deux-là sont tout plein d'ambiguïté, j'aime beaucoup le fait que Lord Asriel soit idéalisé tout au long du récit et qu'il tombe de son piédestal peu à peu. C'est une excellente surprise de s'éloigner du manichéisme ambiant de la littérature jeunesse. En ce qui concerne les autres personnages, ceux-ci sont agréables mais ne présentent aucun intérêt particulier : ils sont fidèles en amitié, bourrés de principes et d'une gentillesse à toute épreuve. Ça manque de fougue, tout ça.

Enfin, et c'est là la plus grande réussite de l'auteur : la terrible complexité de son monde. Enfin, j'exagère peut être un peu en la qualifiant de terrible. Mais la caractéristique principale de cet univers est que chaque humain est relié à un daemon, une sorte d'animal de compagnie et bien plus, en quelque sorte son âme. Le récit -notamment les deux premières parties- tourne autour de ce lien que l'auteur étudie sous toutes les coutures avec une grande intelligence. C'est d'ailleurs un peu ce qui sauve ces premières intrigues car cette relation est vraiment fascinante. L'auteur évoque brièvement le rôle de tout premier plan qu'est amené à jouer la religion dans ce monde parallèle. J'ai ouï dire que cet aspect serait développé lors des tomes suivants, et ça, ça me plait. Autre grand thème, cette fois-ci évoqué plus longuement, la Poussière, hérésie que combat le Magisterium -l'Église de par chez nous- grâce au Conseil d'Oblation -c'est qu'A la croisée des mondes est politiquement engagé !- qui expérimente de bien vilaines choses en complotant contre cette méchante Poussière dont nous ne comprenons pas encore très bien les tenants mais qui intrigue franchement.

On ne sait pas encore bien où tout cela va mener -à part dans un autre monde parallèle bien sûr- mais je fais confiance à Philip Pullman pour me surprendre. Après tout, il l'a fait à deux ou trois reprises dans ce premier tome qui n'était encore -du moins, c'est ainsi que je l'ai ressenti- qu'une introduction à la suite. De la fantasy de qualité, Harry Potter en tremble encore.

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