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What a glorious day !
27 septembre 2008

"Moustiques" de William Faulkner

faulknerMoustiques est le second roman du célèbre auteur américain William Faulkner. C'était une première pour moi, je me suis enfin laissée tenter suite à la jolie réédition parue il y a peu chez Points.

Pour le dire tout net, je dois dire que je ne m'attendais vraiment pas à cela. Non, je ne pensais pas qu'un ouvrage du grand Faulkner pouvait être aussi léger. Je me sens partagée à la relecture de la précédente phrase : j'ai bien l'impression de mentir éhontément. Pour être plus explicite, je pensai seulement que William ne faisait que dans le drame. Il faut croire que je me suis grandement fourvoyée. Qu'importe.

Moustiques est un roman qui m'a beaucoup intimidé, tout simplement car je ne saurais dire si j'ai exactement cerné tout ce que l'auteur voulait nous dire. Il est vrai que la découverte d'un auteur unanimement reconnu peut parfois impliquer un tel comportement : on veut se persuader qu'un écrivain talentueux et d'une si grande ampleur ne peut décemment pondre qu'une couvée fort novatrice ou du moins, "engagé" -raccourci étrange au possible. Il faut parfois se laisser porter par sa lecture. En fait, toujours. Mais arrêtons là ces divagations infructueuses. Le message donc -si message il y a, je me répète- est tout à fait brouillon, pour la bonne raison que ce cher William décide de ridiculiser tout et tout le monde : les artistes , ceux qui les fréquentent, les asociaux, les beaux parleurs, tous en prennent pour leur grade. Du coup, son message manque cruellement de clarté, à moins que ce ne soit moi qui n'ait pu le discerner. A moins que ledit message n'existe pas. Bref, je ne suis pas assez connaisseuse des œuvres de ce cher monsieur pour en pouvoir en décider.

Au delà de tout cela, le talent d'écrivain est là, d'emblée : le style paraît somme toute ordinaire aujourd'hui mais cela est sans doute dû au fait que nombre d'auteurs l'ont par la suite repris. N'empêche, la marque déposée Faulkner transpire, notamment dans les passages hors croisière : écrasé par un soleil de plomb, le Sud suinte, sa moiteur s'insinue, ronge, attaquée par ces fameux moustiques. On s'y croirait. Du moins, c'est ainsi que je m'imagine les Etats Unis sudistes de l'époque.

Le ridicule de cette bande de bourgeois un brin délurée, bien que la critique soit aisée, reste bien assez digressif et amusant pour se laisser tranquillement suivre.
Revers de la médaille : les personnages sont tellement grotesques qu'il s'avère très compliqué pour le lecteur de s'attacher aux personnages. On ne s'identifie pas aux idiots. Certes, cette joyeuse bande de rigolos vous arrache un sourire, elle vous surprend même à intervalle régulier, les liens qui se nouent semblent bien un peu artificiels mais cela doit être lié à la remarque précédente : cette galerie de personnages a des réactions parfois tellement excessives et hors norme. Certes, ce n'est pas la panacée, mais le tout reste fort réjouissant : la moquerie gratuite -ou presque- bien que peu singulière est souvent tellement bien sentie et envoyée qu'une complicité s'installe peu à peu.

Il n'empêche, il faudra parfois se forcer à poursuivre, ou à s'y remettre. Je ne suis absolument pas certaine que Moustiques soit un livre de tout premier plan dans la bibliographie de Faulkner, ce qui me chagrine car .la découverte d'un auteur par le mauvais tenant -du moins, un ouvrage au final assez moyen- me laisse toujours un goût amer susceptible de me faire apprécier dans une moindre mesure les ouvrages suivants. Satané réédition !

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Commentaires
O
Ah oui, cette collection est vraiment très sympathique. Et je vais commencer "Le bruit et la fureur" d'ici peu, ton avis m'en avait convaincu !
L
J'ai découvert cet auteur l'année dernière, et depuis je suis fan. Je n'ai pas lu celui-là et je ne sais donc pas ce qu'il vaut, mais la collection me plait énormément (j'ai "Le jardin de ciment" notamment). Je pense que j'avais choisi le meilleur pour commencer, à savoir "Lumière d'août". "Le bruit et la fureur" m'a plus bousculée, mais à mon avis je relirai plus volontiers "Lumière d'août", qui est un très très beau livre.
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