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What a glorious day !
26 février 2009

La Tour sombre "T1 Le Pistolero" de Stephen King

tpistoleroJe lisais Stephen King adolescente, pour me faire peur, et ça fonctionnait plutôt bien. Mais je ne serai jamais allé jusqu'à prétendre que l'auteur était majeur. Tout au plus, King écrivait des romans d'horreur -à la pelle, ce qui en soit est suspicieux, diraient certains- plutôt agréables, mais pas non plus transcendants.
Quelle ne fut donc pas ma surprise quand j'appris, il y a quelques années, au détour d'une page des Cafards Cosmiques, aux goûts  en général plutôt sûrs, que le Monsieur avait écrit un chef d'œuvre de la fantasy en signant le cycle de La Tour Sombre. Le scepticisme m'avait rapidement gagné, "on ne me la fera pas celle là". Mais les indices étaient là, les blogs en parlaient -et je leur fais par trop confiance. Me voici à lire du Stephen King. Inimaginable. Enfin, pas tant que ça, j'ai quand même lu Les vampires de Manhattan de Melissa de la Cruz dernièrement !

Bref, commençons suite à cette longue introduction. Roland est le Pistolero, il traverse le pays, il suit un homme, l'Homme en Noir. Vous n'aurez pas plus d'indications -je ne vous faciliterai pas la tâche-, avant une bonne centaine de pages si je me souviens bien.

Ça ne donne pas envie, hein ? Ce n'est pas pour rien que je n'ai lu ce livre qu'aujourd'hui, j'en entends parler depuis bientôt deux ans, c'est dire.
Mais bon, on ne va pas tergiverser, ce premier tome, bien qu'exigeant, est tout bonnement admirable. Une ampleur terrible s'en dégage, et l'auteur semble maitriser à la perfection son univers, dont nous ne savons que peu, mais dont nous pressentons dès le départ la richesse et la complexité. King s'amuse, il nous ballade, donne des indices ici ou là, pour mieux nous perdre l'instant d'après. Car oui, pour le moment, on patauge un peu dans la soupe, il n'y a que peu d'éléments d'explication, ce qui, curieusement, ne me rend pas affable, bien au contraire : je n'aime pas me faire accompagner, je préfère que l'auteur me prenne pour quelqu'un d'intelligent (sic) qui peut comprendre d'elle-même, et puis, le récit fait moins forcé. Par exemple, si on a droit au souvenir d'enfance du Pistolero, c'est seulement parce qu'il rencontre un enfant qu'il apprend à aimer, un piège dans lequel on ne peut que tomber. Bref, ça s'emboite à l'intrigue, et le rythme n'en est que plus maitrisé.

Nous sommes en position d'attente, face à ce final pas si fracassant que cela -j'avais imaginé différemment ce face à face, et pourtant, je ne modifierai pas une virgule à celui-ci. Tout s'emboîte adroitement, rien n'est forcé, tout coule de source.
Et c'est le même constat pour le reste du roman. La mise en place de flash back se justifie parfaitement dans le récit, et ne dessert absolument pas le propos, bien au contraire. Certes, le rythme est un peu chamboulé, mais cela n'est qu'un défaut -et encore- tout à fait accessoire. La partie du roman se déroulant à Tull est absolument époustouflante et délicieuse. L'intrigue s'essouffle un brin par la suite, mais le ton, l'atmosphère qui se dégagent douloureusement, sous un soleil écrasant, de cet énigmatique monde rattrapent ces quelques longueurs. L'arrivée de l'enfant débloque un tant soit peu la situation, humanise notre antihéros et fait avancer l'intrigue, jusqu'à cette conclusion, ou plutôt cette ouverture.

D'ailleurs, parlons de ce personnage principal : Roland est un homme brisé, il aurait tout perdu, car il serait le Dernier de son peuple. On n'en sera pas plus, on ne sait pas encore comment, tout cela est bien intriguant, surtout que l'auteur distille son venin au travers de flash-back sur des épisodes plus ou moins traumatisants de l'enfance de notre héros, épisodes sans nul doute nécessaires, mais un peu longuets à mon goût.
Les personnages sont tous très troublants, notamment le jeune et fascinant Jack, qu'on aimerait adopter.

Enfin, le style de l'auteur est plutôt classique, il n'a rien de bien exceptionnel, mais n'a rien à se reprocher non plus. Il est simplement neutre, peut être pour se concentrer sur l'essentiel, le fond. Ou pas. Qu'importe de toute manière.

Premier tome de ce qui va devenir pour moi, je le sais, un livre primordial. Tout est trop parfait : c'est de la fantasy, on nage dans un délire tout à fait inconnu, les personnages sont troubles et on a de la subtilité à tire larigot. Je m'emporte, je le sais bien. La descente ne sera que plus cruelle. Ou pas.
Oui, parce que Stephen King, en fait, outre son statut de maître de suspens, est un grand auteur. Et ça, je ne l'avais pas venu venir.

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Commentaires
O
C'est ce que tt le monde dit ! Je fais confiance au monde -en l'occurrence les blogs !-, je viens tt juste de commencer le deuxième tome du coup !
C
La descente ne sera pas cruelle, tu verras :-D<br /> Ce premier tome permet tout juste de planter le décor, la suite est extraordinairement meilleure.<br /> C'est la meilleure série du monde, la Tour Sombre :-D
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