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What a glorious day !
5 juin 2008

"Les éveillés" de Jérôme Camut et Nathalie Hug

_veill_sPublié en 2008, Les éveillés est un roman multifonction allant du thriller au policier historique en passant par le redoutable roman fantastique. Ça commençait mal entre nous -le terme de thriller me faisant froid dans le dos et abhorrant tout ce qui se rapproche de près ou de loin à un policier. Un tel choix de lecture s'expliquait par la part de fantastique que l'on sentait poindre dès la quatrième de couverture et qui est en réalité tout à fait surestimé. En clair, Les éveillés est un thriller, et c'est tout. Allez, soyons fous, un thriller assez original.

Tout commence dans l'aile d'un hôpital breton consacrée aux comateux dans lequel œuvrent un grand professeur et une de ses infirmières, Elise, qui est parvenue à tirer certains malades de leur sommeil. Manque de bol, la pauvrette réveille un vilain serial killer endormi. Alors, évidemment, la liste des meurtres s'allonge tandis que quelques policiers -beurk !- plus ou moins intelligents, une ancienne comateuse et un type insomniaque victime de visions mènent l'enquête.

Comment vais-je pouvoir vendre ce truc moi ? Rien qu'à la lecture de ce bref résumé, j'entends déjà les ricanements, je vois les yeux amusés et les haussements d'épaules. On est mal !

D'abord, je sais pertinemment que dans ce type d'ouvrage, c'est l'intrigue la plus pertinente et percutante qui remporte la mise. Pour Les éveillés, le style est tellement bâclé et sans saveur que j'avais juste envie de m'endormir -ce qui, fort curieusement, est arrivé à maints reprises. C'est -au mieux- du langage parlé franchement pas esthétique. J'exagère peut être un peu. Mais même les rêves ou les hallucinations de certains personnages s'avèrent décevants alors qu'il y avait là énormément de potentiel.

D'un autre côté, cela reste bien documenté -enfin, je crois- et toutes les explications scientifiques relatives au coma ou aux rêves -pertinemment intégrés à l'intrigue par ailleurs- sont intéressantes et réussies -notamment le passage sur la perception qui est passionnant.
D'autres petites choses m'ont quelque peu dérangée, sur le fond cette fois : les auteurs se complaisent dans un manichéisme vraiment lourd. Alors, c'était peut être délibéré -sans doute à la réflexion- et peut être qu'il est très difficile de parler sans animosité d'un serial-killer, mais j'avoue que, vers la fin, je n'en pouvais vraiment plus de ces gentils héros à peu près tous considérés comme des anges, accompagnés de colombes, venus sur Terre pour répandre le bien dans un monde corrompu par de vilains taureaux. Le trait m'est apparue tout simplement un peu trop forcé de ce point de vue là.
Après, et bien après, le roman obéit aux genres, rien de révolutionnaire donc. Ce qui n'empêche pas le livre d'être plutôt agréable à suivre, malgré quelques facilités à mon goût -oh, je viens de faire pipi sur un indice ! La fin n'est pas trop ratée, ce qui rend le bouquin bien meilleur a posteriori. Comme quoi, tout n'est pas négatif, loin de là.

Un thriller assez banal dans son traitement et mal écrit. Les éveillés cultive à peu près tous les a priori  que j'entretiens vis à vis des policiers. Comment quoi, si les clichés ont la peau dure, c'est souvent à cause des mêmes. D'abord ceux qui écrivent mal dans les règles de l'art, et ceux qui, allègrement, cassent sur leur dos. Je me remets au policier très vite par le biais de L'agneau de Christopher Moore. Oui, c'est toi Christopher qui a la lourde tâche de me faire aimer un genre littéraire tout entier.

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